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Marie-Anne DAYÉ

Conceptrice - Rédactrice

Soutenir les travailleurs dès leur arrivée en sol québécois

Les travailleurs étrangers temporaires laissent derrière eux famille et repères, avant d’arriver sur un territoire dont ils ne maîtrisent pas forcément la langue. Une situation rendue plus complexe encore depuis le début de la pandémie. Toutefois, plusieurs organismes offrent leur soutien à ces nouveaux arrivants, souvent allophones.
Dès leur sortie de l’avion, les travailleurs des secteurs agricole ou agroalimentaire sont accueillis par des membres du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ). Le RATTMAQ tient un kiosque directement à l’aéroport de Montréal. « Cela nous permet d’établir un premier contact avec eux, de leur expliquer leurs droits et de leur présenter la mission de notre organisme », indique le coordonnateur de l’organisme, Michel Pilon. Une initiative soutenue, depuis quelques semaines, par la nouvelle mesure de soutien aux travailleurs étrangers touchés par la COVID-19 financée par le gouvernement du Canada dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), et coordonnée par Immigrant Québec.

Prise en charge dès l’aéroport de Montréal
Au début de la crise sanitaire, l’organisme avait préparé deux dépliants destinés à ces nouveaux arrivants, afin de les informer sur la COVID-19 et la quarantaine obligatoire. « Ces documents fournissent des indications concrètes sur des questions comme les droits, le salaire, le séjour à l’hôtel ou encore la nourriture auxquels ils ont droit. », rappelle Michel Pilon. La mesure a permis à l’organisme de maintenir le service, en français et en espagnol, sous forme de matériel remis à l’aéroport.
L’organisme en profite également pour transmettre un numéro d’aide sans frais aux travailleurs fraîchement débarqués, ajoute-t-il. « Nous recevons entre 100 et 120 appels par jour, autant pour des questions de quarantaine obligatoire, mais aussi de harcèlement, d’accidents de travail ou de normes minimales dans le traitement salarial. » De même, l’équipe recueille les coordonnées des travailleurs, ce qui leur permet ensuite de leur transmettre des informations, notamment des vidéos sur différentes thématiques préparées par l’organisme. Une équipe est aussi déployée sur le terrain pour rejoindre les travailleurs qui n’ont pas accès à Internet.
En plus des services à l’aéroport, le RATTMAQ offre du soutien juridique, des services de traduction et de l’accompagnement aux travailleurs ayant des problèmes de santé. Autant de services qui rejoignent des milliers de nouveaux arrivants, et qui leur offrent un point d’ancrage à leur arrivée au pays.


Des services à travers le Québec
D’autres organismes ont profité de la mesure du gouvernement fédéral pour initier des actions à l’échelle locale. C’est le cas d’Accès travail Portneuf, un organisme qui soutenait déjà les travailleurs immigrants dans leur intégration dans cette MRC située dans la région de la Capitale-Nationale. Cet appui financier a permis à l’organisme d’élargir sa palette pour offrir des services aux travailleurs temporaires non spécialisés et agricoles, alors que ce secteur compte plus de 400 exploitations agricoles.
L’organisme a choisi de privilégier les contacts directs avec ceux-ci, que ce soit en groupe ou individuellement, afin de leur offrir un soutien personnalisé avec conseils, accompagnement dans certaines activités ou référence à un spécialiste. Un dépliant leur étant destiné ainsi qu’une banque d’heures en conseils juridiques et en traduction sont également disponibles. Dans ce contexte, l’organisme prévoit accompagner quelque 300 personnes.


Aussi situés dans la région de la Capitale-Nationale, les Services de main-d’œuvre l’Appui offrent le même type de services, mais cette fois dans les MRC Côte-de-Beaupré et île d’Orléans. Grâce à l’appui du gouvernement du Canada, ils pourront rejoindre autour de 200 travailleurs étrangers répartis dans ce grand territoire, estime l’organisme. Une banque d’heures en services juridiques et en traduction est aussi mise à la disposition de ces nouveaux arrivants en sol québécois.


La mesure de soutien a aussi permis au Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) d’ajouter une ressource dédiée uniquement aux travailleurs étrangers temporaires du domaine agricole, une clientèle qui n’est habituellement pas desservie par cet organisme. Établi à Shawinigan, le SANA a déployé un agent sur le terrain afin de rejoindre ces personnes directement sur leur lieu de travail. Cet intervenant aura pour mission d’informer ces nouveaux arrivants sur leurs droits et responsabilités et de les aider à remplir des formulaires, par exemple. L’agent va aussi à la rencontre des propriétaires d’exploitation agricole de la région. De plus, le SANA a créé différents outils de communication destinés à ces ouvriers provenant de différentes régions du globe.


Du côté de la Montérégie, Intégration compétences a lancé une série d’initiatives pour protéger les travailleurs agricoles, qui parfois, doivent composer avec de mauvaises conditions de travail ou d’hébergement. Pour cela, l’organisme a conçu un guide présentant les ressources accessibles aux travailleurs pour bien s’intégrer à la société québécoise. Formations sur les cultures québécoise et canadienne, sur la communication interculturelle et sur le système de santé s’ajoutent à cette liste. De même, Intégration compétences fournit aussi du transport aux travailleurs pour leurs rendez-vous médicaux.


Le projet « Ensemble on sème », porté par l’organisme Actions interculturelles de développement et d’éducation (AIDE), a aussi permis de créer une boîte à outils en lien avec les différents services offerts dans la région. Les responsables du projet, qui prend racine dans la MRC de Coaticook et ses environs, ont concocté une série de fiches concrètes, assorties de vidéos, de cartes géographiques ou d’autres informations utiles pour ces nouveaux arrivants. L’organisme mise aussi sur la francisation, avec de la formation en ligne et le partage. Ainsi, l’organisme prévoit mettre à l’horaire différentes activités culturelles et récréatives permettant les rencontres entre les citoyens de la région et les travailleurs étrangers temporaires.


Dans Lanaudière, l’organisme Au bord des mots a plutôt décidé d’organiser une série de rencontres destinée aux travailleurs pour les informer sur leurs droits et leurs responsabilités. L’organisme a aussi présenté différents moyens pour trouver de l’information pertinente sur le Québec et son fonctionnement, des outils de traduction ou encore l’inscription à des activités par différents canaux, dont Zoom. Les formateurs ont aussi présenté le site de Santé Canada, source pour connaître les différentes mesures mises en place concernant la COVID-19. L’organisme a aussi mis l’accent sur la socialisation des travailleurs, en organisant notamment des journées de pêche.
Le Centre d’intégration en emploi Laurentides chapeaute quant à lui un service d’assistance direct, personnalisé et flexible. Celui-ci permettra d’informer les travailleurs et de les diriger vers des ressources appropriées (services municipaux ou régionaux, coordonnées des commerces avec nourriture latine, etc.). Le service, proposé en trois langues (français, anglais et espagnol), est disponible autant par téléphone que par courriel, par Facebook, en visioconférence ou en personne. L’organisme a aussi préparé une série de guides pratiques pour ces nouveaux arrivants dans la région des Laurentides.

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